Diagnostiqueur immobilier : un métier en pleine expansion

Capital s’est penché, lors d’une émission, sur le délicat problème des diagnostics immobiliers. Lorsque l’on souhaite vendre un bien immobilier, il est obligatoire de par la loi de soumettre son bien à un diagnostic immobilier pour repérer les éventuels vices cachés comme l’amiante, le plomb, l’installation électrique ou encore les pertes énergétiques.

Après une enquête approfondie, le magazine décide de dévoiler les secrets de cette activité en plein boum qui n’est pas forcément bien contrôlée.

Un secteur d’activité en pleine expansion
Après plusieurs semaines d’investigation et de témoignages sur le business des diagnostics immobiliers effectué par Capital, on se rend vite compte que ce marché évolue très vite grâce aux nombreuses demandes de diagnostics obligatoires en France.

Le nombre de diagnostics effectué pour une seule transaction concernant un logement a considérablement augmenté depuis quinze ans, de ce fait, ce secteur d’activité a attiré de plus en plus de diagnostiqueurs dans ce domaine, en moins de cinq ans le nombre est passé de 4500 à 7500 pour un coût moyen de la facture d’un diagnostic compris entre 300 et 400 euros.

Avec un chiffre d’affaire qui avoisine les 350 millions d’euros par an et des diagnostics immobiliers obligatoires en constante évolution, on peut s’attendre à voir des diagnostiqueurs sans scrupule s’établir dans ce domaine.

Capital consacre un volet entier de son émission aux failles rencontrées dans ce secteur d’activité et se concentre surtout sur le DPE (Diagnostic de Performance Energétique).

Diplôme et remise à niveau des diagnostiqueurs

Tous les diagnostiqueurs immobiliers doivent obtenir leur certificat de compétences au passage de leur examen écrit et oral s’ils désirent exercer cette profession.

Cet examen doit être repassé tous les cinq ans, le diagnostiqueur doit suivre une formation régulière de mise à niveau pour se tenir informé sur les normes et l’évolution des matériaux.

Cette exigence a été mis en place afin d’assurer la protection du consommateur et la fiabilité des diagnostics.

En effet, il est important de garantir la compétence des personnes qui effectuent ces diagnostics pour des raisons d’intérêt général telles que la santé publique, la sécurité des personnes et la protection de l’environnement (amiante, plomb, électricité, gaz, termites, performance énergétique…) Cependant, on a pu remarquer quelques faiblesses dans l’obtention de ce diplôme.

Cet examen peut être passé autant de fois que l’on souhaite mais il est payant. De ce fait, il n’était pas étonnant de trouver plusieurs diagnostiqueurs propriétaire d’un même diplôme.

Enquête de terrain sur les failles des diagnostics immobiliers
Le DPE est l’un des diagnostics qui suscite aujourd’hui le plus d’interrogations. Il était donc important de mener une enquête de terrain afin de découvrir les failles des diagnostics immobiliers.

Durant cette enquête, on a demandé à plusieurs professionnels d’établir le DPE de quatre logements différents. Les résultats de ces diagnostics se sont avérés complètement différents les uns des autres.

On a constaté des différences de prix, de durée et de résultats, allant du simple au triple. Les diagnostiqueurs mandatés ont évalué la performance énergétique d’un même logement et lui ont attribué une note différente.

On a pu constater que certains passaient 10 minutes à diagnostiquer le logement alors que d’autres y passaient au moins 3 heures.

Sur ces résultats édifiants, on peut en conclure que, sur une poignée de professionnels, on rencontrera systématiquement des diagnostiqueurs incompétents et douteux.
On remarque que le business de ce secteur d’activité est en pleine croissance, c’est donc pour cela que des règles sont établies par la Fédération interprofessionnelle du diagnostic immobilier afin de contrôler leur fiabilité. Malgré cela, on découvre chaque jour des diagnostiqueurs de complaisance qui utilise cette profession comme un commerce et devant l’importance grandissante du DPE, certains clients finissent malheureusement par se tourner vers eux.

En savoir plus :
Droit de réponse de la chambre nationale des diagnostiqueurs immobiliers

http://www.fnaim.fr/medias/communiques/pdf/cp-2012-10-17.pdf